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La Légende des Trois Sœurs

Légende

Source Folklore

Âge : 7-9 10-12

égalité et inégalités mesures classement ordonnancement

pensée créative

Notions Contenu mathématique mobilisé (nombres et calculs, grandeurs et mesures, géométrie, logique, organisation, modélisation…). Démarche Ce que l’histoire et ses personnages illustrent de la démarche mathématique : stratégies, aptitudes, mais aussi situations et émotions mobilisées dans l’activité mathématique. Compétences Compétences transversales travaillées quand on écoute ou raconte l’histoire, utiles pour réussir en mathématiques.

Résumé : La légende raconte l'histoire d’un roi de Vidin et de ses trois filles. En partageant ses terres entre elles, la création de trois villes est décrite, deux d'entre elles étant situées en Bulgarie aujourd'hui, et la troisième en Serbie.


Il y a longtemps vivait un roi. C'était un homme calme, sage et réfléchi. Il vivait en paix avec tous ses voisins et aimait profondément son peuple. Il punissait sévèrement les nobles qui ne se comportaient pas bien avec leurs subordonnés, interdisait de lourds impôts et accordait la liberté à son peuple. Son royaume était vaste, et ses sujets étaient satisfaits.

Le roi avait trois filles, intelligentes, belles et travailleuses. Il voulait que chacune de ses filles soient également satisfaites et qu’aucune ne croie être moins aimée que ses sœurs. Un jour, alors que deux de ses filles parcouraient ses vastes terres, il appela la plus âgée à ses côtés et lui dit :

— Viens, ma fille, tu es la plus âgée. Tu es la plus sage de mes trois filles. C'est avec toi que je passerai mes derniers jours. Je souhaite donc te faire maîtresse de Bdin, ainsi que des terres qui s'étendent jusqu'aux Carpates. Tu vivras ici, où j'ai consacré tant d'efforts pour embellir notre ville, où les hommes les plus loyaux à notre famille nous entourent, où ta mère a jeté son dernier regard sur vous, ses trois filles.

Touchée par les paroles de son père, la jeune fille l'étreignit et pleura longuement.
Un mois plus tard, le roi resta seul avec sa deuxième fille. Il l'appela, l'embrassa et lui dit :
— Ma fille, nous sommes seuls à présent. De mes trois filles, tu es la plus obéissante. Je n'ai jamais entendu de ta part les mots « je ne veux pas » ou « je ne peux pas ». C'est pourquoi je veux te donner, de mon vivant, mes terres les plus fertiles : à 30 kilomètres d'ici, autour de la ville de Kula, les récoltes sont abondantes et le bétail est nombreux. Ton royaume sera prospère.

Les mois passèrent. Les deux filles parcouraient leurs domaines respectifs, chérissant les mots de leur père. Chacune pensait avoir reçu les terres les plus belles.
Un jour, la plus jeune des filles rendit visite à son père. Elle était sombre et triste. En pleurant, elle lui confia que ses deux sœurs l'évitaient et semblaient lui cacher quelque chose. Le roi la prit dans ses bras et lui dit :
— Ma fille, j'ai déjà donné leur terres à tes sœurs. Je leur ai confié de vastes territoires et de bons sujets. Mais pour toi, j'ai gardé mes plus beaux biens. Tu es la plus courageuse de mes trois enfants. Tes terres seront plus éloignées que celles de tes sœurs, mais ce sont les plus peuplées, et c’est là que vivent les habitants les plus travailleurs de mon royaume. Avec eux, tu accompliras de grandes choses.

Le soir venu, le roi réunit ses trois filles et leur dit :
— Je suis déjà très vieux, et bientôt viendra le jour où je vous quitterai. Bien que vous viviez dans des royaumes séparés, je vous en prie, vivez en paix et en harmonie, mes enfants ! J'ai partagé mon royaume en parts égales entre vous. Souvenez-vous toujours que le peuple que je vous laisse a été uni par les mêmes joies et les mêmes peines.