La Moitié de poulet

Conte d'animaux

Âge : 7-9 | Proposé par : LGO | Source Tradition orale

planification construction

communiquer raisonner planifier

stratégie résolution de problèmes persévérance

Résumé : Une Moitié de poulet part réclamer les cent écus qu’il a prêté au roi. En chemin, il rencontre successivement un renard, un loup, une rivière et les emporte avec lui. Chacun d’entre eux lui viendra en aide pour convaincre le roi de rembourser les cent écus.

Séquençage et planification : la Moitié de poulet planifie son voyage et utilise ses alliés à des moments précis pour surmonter les obstacles.
Résolution de problèmes : il utilise astucieusement l'aide de ses compagnons pour échapper aux pièges du roi.
Gestion des ressources : il gère efficacement ses compagnons (le renard, le loup et la rivière) pour atteindre son objectif.
Compétences :
Pensée stratégique : Utilisation intelligente de ses alliés pour surmonter les difficultés.
Raisonnement logique : Comprendre la relation de cause à effet entre ses actions et leurs conséquences.
Adaptabilité et résilience : Poursuivre son objectif malgré les obstacles rencontrés.


Il y avait une fois Moitié de Poulet qui, à force de travailler et d’économiser, avait amassé cent écus. Le roi, qui avait toujours besoin d’argent, ne l’eut pas plus tôt appris qu’il vint les lui emprunter. Au début, Moitié de Poulet était bien fier d’avoir prêté de l’argent au roi. Mais, après une mauvaise année, Moitié de Poulet aurait bien voulu récupérer son argent. Il avait beau écrire lettre sur lettre, tant au roi qu’à ses ministres, personne ne lui répondait. A la fin, il prit la résolution d’aller chercher lui-même ses cent écus, et se mit en route vers le palais du roi.

Chemin faisant, il rencontra un renard.
— Où vas-tu, Moitié de Poulet ?
— Je vais chez le roi. Cent écus me doit.
— Prends-moi avec toi.
— Point de façon je ne ferai. Entre dans mon cou, je t’y porterai.
Le renard entra dans son cou, et le voilà parti, tout joyeux d’avoir fait plaisir au renard.

Un peu plus loin, il rencontra un loup.
— Où vas-tu, Moitié de poulet ?
— Je vais chez le roi. Cent écus me doit.
— Prends-moi avec toi.
— Du plaisir en aurai. Entre dans mon cou, je t’y porterai.
Le loup entra dans son cou, et le voilà parti à nouveau. C’était un peu lourd, mais la pensée que le loup soit content de voyager lui donnait du courage.

Comme il approchait du palais, il trouva sur sa route une rivière.
— Où vas-tu, Moitié de poulet ?
— Je vais chez le roi. Cent écus me doit.
— Prends-moi avec toi.
— Bien des charges j’ai. Si tu peux tenir dans mon cou, je t’y porterai.
La rivière se fit toute petite et se glissa dans son cou. La pauvre petite bête avait bien de la peine à marcher ; mais elle arriva pourtant à la porte du palais.

Toc ! toc ! toc ! Le portier passa la tête par son carreau.
— Où vas-tu, Moitié de poulet ?
— Je vais chez le roi. Cent écus me doit.

Le portier eut pitié de la petite bête, qui avait un air tout innocent.
— Va-t’en, mon beau. Le roi n’aime pas qu’on le dérange. Mal en prend à qui s’y frotte.
— Ouvrez toujours, je lui parlerai. Il a mon bien, il me connaît bien.

Quand on vint dire au roi que la Moitié de Poulet demandait à lui parler, il était à table, et faisait bombance avec ses courtisans. Il se prit à rire, car il se doutait bien de quoi il s’agissait.
— Ouvrez à mon cher ami, répondit-il, et qu’on le mette dans le poulailler.

La porte s’ouvrit, et le cher ami du roi entra tout tranquillement, persuadé qu’on allait lui rendre son argent. Mais, au lieu de lui faire monter le grand escalier, voilà qu’on le mène vers une petite cour de côté. On lève un loquet, on le pousse, et crac ! Moitié de poulet se trouve enfermé dans le poulailler.

Le coq, qui piquait dans une épluchure de salade, le regarda d’en haut sans rien dire. Mais les poules commencèrent à le poursuivre et à lui donner des coups de bec.
Moitié de poulet, se blottit dans un coin, et cria :
— Renard ! Renard ! sors de mon cou, ou je suis un petit poulet perdu.
Le renard sortit de son cou, et croqua toutes les poules.

La servante qui portait à manger aux poules ne trouva que les plumes en arrivant. Elle courut prévenir le roi, qui se fâcha tout rouge.
— Qu’on enferme cet enragé dans la bergerie ! dit-il.
Une fois dans la bergerie, les moutons menaçaient de l’écraser. Moitié de Poulet s’abrita derrière un pilier, mais un gros bélier s'approcha, menaçant.
— Loup, sors de mon cou, ou je suis un petit poulet perdu.
Le loup sortit de son cou, et étrangla tous les moutons.

Le roi, furieux, ordonna :
— Amenez-le dans la cuisine, qu’on le fasse rôtir !
Au moment d'être jeté au feu, Moitié de poulet cria :
— Rivière, sors de mon cou, ou je suis un petit poulet perdu.
La rivière sortit de son cou, éteignit le feu et noya le roi avec tous ses courtisans.

Resté maîtres du palais, Moitié de Poulet chercha en vain ses cent écus. Ils avaient été dépensés. Mais, comme il n’y avait plus personne sur le trône, il monta dessus à la place du roi.
Le peuple salua son avènement avec de grands cris de joie, enchanté d’avoir un roi qui saurait bien économiser...

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