La Chèvre de la montagne

Conte merveilleux

Âge : 7-9 | Proposé par : ES | Source Tradition orale espagnole

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confiance en soi

Résumé : Une chèvre de montagne envahit une maison et dévore ceux qui franchissent une ligne. Une petite fille demande de l'aide à une fourmi qui, grâce à sa ruse, sauvera tout le monde.


Les forêts de pins luxuriantes des Montes Universales abritent des cerfs, des sangliers, des chèvres de montagne... Je me souviens que mes parents nous racontaient que, lorsque la neige recouvrait tout, ces animaux venaient au village à la recherche de nourriture.
Dans les villages de montagne, les maisons ont un étage supérieur où l'on conserve la vieille ferraille, où l'on stocke les conserves et où l'on fait sécher les jambons. Il y a quelques années, les villageois vivaient si tranquillement dans ces lieux qu'ils laissaient les portes entrouvertes et c'est ainsi que commence notre histoire.

Il était une fois une femme qui avait trois filles. Tôt le matin, elles commençaient leurs corvées et laissaient la porte entrouverte pour entrer et sortir pendant qu'elles travaillaient entre la cour et la maison.
Voyant la porte entrouverte, une grande Chèvre de montagne se glissa à l'intérieur, que l'on appellerait plus tard… la Chèvre des montagnes. Une fois la Chèvre installée, la mère et ses filles revinrent à la maison.

La mère commença à coudre à la porte de sa maison, mais elle manqua de fil. Elle dit à sa fille aînée de monter au grenier pour en chercher.
La fille monta et vit la Chèvre, qui lui dit :
— Je suis la Chèvre de la montagne, de la forêt de pins. Celui qui franchit cette ligne, je l'avale d'un trait.
La fille ignora la Chèvre, franchit la ligne et la Chèvre l'avala tout entière.

La mère, voyant que sa fille aînée ne descendait pas, dit à sa fille cadette :
— Monte voir ce qui ne va pas avec ta sœur, elle ne descend pas, et descends le fil que j’ai demandé.
Arrivée en haut de l'échelle, la fille du milieu entendit la Chèvre :
— Je suis la Chèvre de la montagne, de la forêt de pins. Celui qui franchit cette ligne, je l'avale d'un trait
La fille du milieu ignora la Chèvre, franchit la ligne et la Chèvre l'avala tout entière.

La plus jeune des sœurs, voyant qu'elles ne revenaient pas, demanda à sa mère :
— Maman, veux-tu que je monte et que je descende le fil pour toi ?
— Non, tu es trop petite et tu ne peux pas l'atteindre.
La mère monta et elle entendit la Chèvre :
— Je suis la Chèvre de la montagne, de la forêt de pins. Celui qui franchit cette ligne, je l'avale d'un trait.
La mère franchit la ligne et la Chèvre la mangea.

La petite fille, voyant que ni sa mère ni ses deux sœurs ne descendaient, se mit à pleurer sur le seuil de la maison.
Le maire passa par là et, voyant la petite fille pleurer si tristement, lui dit :
— Pourquoi pleures-tu, mon enfant ?
— Une Chèvre des montagne dans le grenier a avalé ma mère et mes deux sœurs.
Le maire, qui était un homme courageux, se précipita dans le grenier pour tuer la Chèvre. Dès qu'il fut en haut, il entendit :
— Je suis la Chèvre de la montagne, de la forêt de pins. Celui qui franchit cette ligne, je l'avale d'un trait.
Le maire franchit la ligne et la Chèvre le mangea.

La petite fille était encore plus désespérée. C'est alors qu'elle vit un groupe de grands gaillards costauds qui allaient faucher le champ. Elle les appela et leur demanda de la sauver de la Chèvre des montagnes.
Les garçons n'hésitèrent pas un instant, ils grimpèrent tous et entendirent la voix de la Chèvre :
— Je suis la chèvre de la montagne, de la forêt de pins. Celui qui franchit cette ligne, je l'avale d'un trait.
Ils franchirent la ligne et la Chèvre les mangea.

La petite fille pleurait et pleurait. Une petite fourmi passait par là et lui demanda :
— Pourquoi pleures-tu, mon enfant ?
La petite fille raconta à la fourmi ce qui lui arrivait et la fourmi lui dit :
— Ne pleure pas, n'aie pas peur, je vais monter chercher ta mère et tes petites sœurs. Mais tu dois me donner quelque chose en échange.

La fille ne savait pas quoi offrir à la fourmi et finit par proposer :
— En haut, il y a aussi un grand sac de blé que tu pourras garder si tu me débarrasses de la Chèvre des montagnes.
Mais la petite fourmi répondit :
— Non, pas un sac de blé !
Mes côtes ne peuvent pas le transporter.
Mon moulin ne peut pas le moudre.

La petite fille lui offrit alors une poignée de blé.
— Non, pas une poignée de blé !
Mes côtes ne peuvent pas le transporter
Mon moulin ne peut pas le moudre.

Finalement, la jeune fille dit :
— Veux-tu un grain de blé ?
— Oui, un petit grain, oui !
Cela, mes côtes peuvent le porter,
et mon moulin le moud.

Alors la fourmi monta au grenier et entendit :
— Je suis la Chèvre de la montagne, de la forêt de pins. Celui qui franchit cette ligne, je l'avale d'un trait.
La fourmi, qui était très courageuse, franchit la ligne sans être vue par la Chèvre, grimpa le long de la jambe de la Chèvre, et atteignit le cul de la Chèvre qu'elle mordit vigoureusement.
La Chèvre sauta, sauta, et à force de sauter... elle éclata !

De son ventre sortirent la grande sœur, la petite sœur, la mère, le maire et tous les faucheurs.
La petite fourmi prit son grain de blé et retourna dans sa fourmilière.
Et c'est ainsi que finit l'histoire.

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