Le Loup et les Sept Chevreaux

Conte d'animaux

Âge : 5-6 | Proposé par : ES |

comptage égalité et inégalités logique

raisonner planifier

stratégie

Commentaire pédagogique : Comment ferais-tu, si tu étais un loup, pour te faire passer pour une chèvre ?
Et si tu étais chevreau, aurais-tu su te sauver ?

Résumé : Une chèvre quitte sa maison en laissant ses sept chevreaux sous l'avertissement de ne pas ouvrir la porte à quiconque, en particulier au loup. Cependant, le loup rusé les trompe en leur faisant croire qu'il est leur mère. Les chevreaux découvrent la supercherie après que le loup en a avalé un, mais ils parviennent à sauver les autres en fermant la porte à clé.


Il était une fois une chèvre qui avait sept chevreaux. Ils étaient tous magnifiques, blancs avec grands yeux vifs. Toute la journée, ils jouaient dans le pré en sautillant joyeusement.
Un jour d'automne, la maman chèvre dit à ses petits qu'elle devait s'absenter pour aller chercher de la nourriture dans la forêt.

— Mes chéris, approchez-vous et écoutez bien : je vais chercher de quoi préparer le dîner. Pendant mon absence, je ne veux pas que vous sortiez de la maison, ni que vous ouvriez la porte à qui que ce soit. Vous savez bien qu'un loup rôde toujours dans les parages, avec sa voix rauque et ses pattes noires. Il est très dangereux !

— Ne t'inquiète pas, maman ! répondit la plus petite des chevrettes au nom de toutes. Nous ferons bien attention.

La mère s'en alla. Peu après, quelqu'un frappa à la porte.

— Qui est là ? demanda l'une des petites.

— Ouvrez-moi, mes chéries. C'est votre maman qui revient.

— Non ! s'exclama une autre chevrette. Tu n'es pas notre mère. Elle a une voix douce et mélodieuse, et la tienne est rauque et effrayante. Tu es le loup... Va-t'en !

Effectivement, c'était le loup, qui avait profité de l'absence de la maman pour tenter de tromper les chevreaux et les dévorer.
Dépité, il s'en alla en réfléchissant à une nouvelle ruse. Il décida de se rendre à la ferme voisine pour voler une douzaine d'œufs, espérant adoucir sa voix. Après les avoir tous avalés, il constata que sa voix était devenue beaucoup plus douce, comme celle d'une vraie dame.

Il retourna chez les chevreaux et frappa à nouveau à la porte.

— Qui est là ? demanda le loup.

— C'est moi, mes petits, votre maman ! Ouvrez-moi, je meurs d'envie de vous serrer dans mes bras.
Cette voix douce pouvait bien être celle de leur mère, mais la plus méfiante des chevrettes voulut vérifier.

— Nous ne sommes pas sûrs que ce soit toi. Montre-nous ta patte par la fente sous la porte.
Le loup, un peu naïf, glissa sa patte sous la porte. Immédiatement, les chevreaux poussèrent des cris d'effroi.

— Tu es le loup ! Notre mère a des pattes blanches, et la tienne est sombre et grosse. Va-t'en, vilain menteur !

Le loup avait encore échoué. Enragé, il se rendit au moulin de l'autre côté du ruisseau et plongea ses pattes dans la farine jusqu'à ce qu'elles soient toutes blanches comme la neige. Satisfait de son plan, il retourna une troisième fois frapper à la porte.

— Qui est là ?

— C'est maman, mes petites chéries. Laissez-moi entrer ! dit le loup d'une voix chantante, encore adoucie par les œufs qu'il avait volés.

— Montre-nous ta patte par-dessous la porte ! répondirent les chevreaux, encore méfiants.
Le loup, sourire aux lèvres, glissa sa patte désormais blanche sous la porte, et...

— Oh, oui ! Une voix douce et une patte blanche comme le lait. Ça doit être notre maman ! dit l'un des chevreaux.
Toutes les chevrettes, pleines de joie, cabriolèrent dans la maison, convaincues que leur mère était enfin de retour. Elles déverrouillèrent la porte... et le loup entra d'un grand coup d'épaule.

Les pauvres chevreaux tentèrent de se cacher, mais le loup les trouva et les avala tous, sauf la plus jeune, qui se dissimula dans l'horloge du salon.
Quand la maman chèvre revint, le loup était déjà parti. Elle trouva la porte grande ouverte et les meubles renversés. Comprenant ce qui s'était passé, elle éclata en sanglots. Soudain, la plus petite chevrette sortit de l'horloge et se précipita dans ses bras, terrifiée. Elle lui raconta comment le loup les avait trompées et dévorées. Entre deux larmes, la mère chèvre se leva, saisit un grand marteau qu'elle gardait dans la cuisine.

— Allons, ma petite ! Cela ne restera pas impuni ! Nous allons retrouver tes sœurs. Ce vilain loup ne doit pas être bien loin.

Mère et fille partirent à la recherche du loup. Elles le trouvèrent endormi dans un champ de maïs, son ventre énorme prêt à éclater. La maman chèvre, pleine de colère, frappa de toutes ses forces le loup à la queue avec son marteau. Le coup fut si puissant que le loup bondit et vomit les six chevreaux, qui heureusement étaient tous indemnes. Hurlant de douleur, le loup prit la fuite et disparut dans l'obscurité de la forêt.

— Ne t'avise plus jamais de t'approcher de notre maison ! Tu m'entends ? Ne reviens jamais ! cria la mère chèvre.
Les chevreaux s'embrassèrent avec émotion. Le loup ne revint plus jamais les menacer.

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