Le Compte

Conte merveilleux

Âge : 10-12 | Proposé par : BG | Source Angel Karaliychev, Contes, Maison d'édition Orbel

multiplication probabilités

planifier

confiance en soi

Commentaire pédagogique : Un homme rêve et planifie : il va vendre des œufs. Que fera-t-il de ses gains ? Ce récit s'appuie sur le concept de multiplication plutôt que sur l'opération littérale de multiplication. Il existe un décalage entre la prédiction et la réalité.

Mais la planification comporte certains risques. La modélisation arithmétique diffère de la réalité : la valeur se multiplie dans le monde abstrait des nombres, mais pas dans la réalité. Un modèle mathématique peut se tromper dans ses prédictions, omettant certains aspects jugés a priori non pertinents. La modélisation est un cycle où la réalité est le juge ultime.

Résumé : Un homme se rend au marché pour vendre un panier d'œufs et s'acheter beaucoup de choses avec l'argent gagné. Finalement, il perd tout.


Un paysan, vêtu d’un manteau blanc et chaussé de bottes en peau de porc, se rendait au marché. Sur son épaule, il portait un bâton, au bout duquel pendait un panier rempli d’œufs. En marchant le long de la route, il se parlait à voix haute :

— Dans ce panier, il y a cent œufs. Si je les vends un lev chacun, j’obtiendrai cent levs. Si je les vends deux levs l’unité, j’en aurai deux cents. Avec cet argent, j’achèterai une truie. Je m’en occuperai comme si c’était un trésor. Elle mettra bas douze porcelets. En grandissant, ils commenceront à se reproduire, et bientôt ma cour sera remplie de cochons énormes. Je les emmènerai au marché, les vendrai, et avec cet argent, j’achèterai un cheval bien nourri et des vêtements neufs. Je porterai mes nouveaux habits, monterai mon cheval, et passerai fièrement devant la maison de Gana la Belle. En me voyant, Gana la Belle dira : « Je veux cet homme-là, celui sur son beau cheval ! » Nous nous marierons, et elle donnera naissance à un fils que nous appellerons Bogdancho. J’irai au marché pour lui acheter des pommes, et en rentrant, il viendra vers moi en disant : « Papa, qu’est-ce que tu m’as rapporté ? » Alors, je lui tendrai la main et je dirai : « Viens ici, mon fils, viens, Bogdancho, Papa va te donner une pomme ! »

Perdu dans ses pensées, le paysan fit un geste comme s’il tendait les bras à son fils. Il lâcha son bâton, et le panier rempli d’œufs s’écrasa au sol. Tous les œufs se brisèrent. Le paysan se pencha sur le panier, cherchant en vain des œufs intacts. Un passant qui avait tout vu s’arrêta à côté de lui.

— Frère, demanda le paysan, depuis quand me suis-tu ?
— Depuis le moment où tu as commencé à gagner, jusqu’à celui où tu as tout perdu, répondit le passant.

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