Conte en randonnée
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Commentaire pédagogique :
Comme dans tous les contes de randonnée, l'action de chaque personnage est déterminée par celle du personnage qui le précède dans le fil de l'histoire.
Nos choix s'inscrivent dans une succession de causes et de conséquences.
Résumé : Kirico est invité aux noces de l’oncle Perico. Il est tellement excité par cette invitation qu’il se prépare pour briller avec sa plus belle tenue. Mais en chemin, il se salit le bec et tente de résoudre ce problème en demandant l’aide de plusieurs personnages de manière accumulative.
Ceci est la véritable histoire du coq Kirico, qui se rendait au mariage de l’oncle Perico, et qui en chemin rencontra une bouse d’âne pleine de grains d’orge. Il avait très faim et était très gourmand. « Que faire ? Si je la picore, je vais me salir le bec et je ne pourrai pas aller au mariage de l’oncle Perico. Que faire ? Je picore ou je ne picore pas ? Je picore ou je ne picore pas ? », et à la fin, il picora, et bien sûr, son bec se salit.
En continuant son chemin, il rencontra une herbe et lui demanda :
— Herbe, petite herbe, nettoie-moi le bec, je l’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et l’herbe répondit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra une chèvre et lui demanda :
— Chèvre, mange l’herbe, elle ne veut pas me nettoyer le bec que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et la chèvre répondit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra un loup et lui demanda :
— Loup, tue la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et le loup lui dit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra un chien et lui demanda :
— Chien, mords le loup, qui ne veut pas tuer la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et le chien lui dit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra un bâton et lui demanda :
— Bâton, frappe le chien, qui ne veut pas mordre le loup, qui ne veut pas tuer la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et le bâton dit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra un feu et lui demanda :
— Feu, brûle le bâton, qui ne veut pas frapper le chien, qui ne veut pas mordre le loup, qui ne veut pas tuer la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et le feu lui dit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra une flaque d’eau et lui demanda :
— Eau, éteins le feu, qui ne veut pas brûler le bâton, qui ne veut pas frapper le chien, qui ne veut pas mordre le loup, qui ne veut pas tuer la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et l’eau répondit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra un âne et lui demanda :
— Âne, bois l’eau, qui ne veut pas éteindre le feu, qui ne veut pas brûler le bâton, qui ne veut pas frapper le chien, qui ne veut pas mordre le loup, qui ne veut pas tuer la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et l’âne répondit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra un couteau et lui demanda :
— Couteau, pique l’âne, qui ne veut pas boire l’eau, qui ne veut pas éteindre le feu, qui ne veut pas brûler le bâton, qui ne veut pas frapper le chien, qui ne veut pas mordre le loup, qui ne veut pas tuer la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et le couteau répondit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra un forgeron et lui demanda :
— Forgeron, casse le couteau, qui ne veut pas piquer l’âne, qui ne veut pas boire l’eau, qui ne veut pas éteindre le feu, qui ne veut pas brûler le bâton, qui ne veut pas frapper le chien, qui ne veut pas mordre le loup, qui ne veut pas tuer la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et le forgeron répondit :
— Je ne veux pas !
En continuant son chemin, il rencontra la mort et lui demanda :
— Mort, emmène le forgeron, qui ne veut pas casser le couteau, qui ne veut pas piquer l’âne, qui ne veut pas boire l’eau, qui ne veut pas éteindre le feu, qui ne veut pas brûler le bâton, qui ne veut pas frapper le chien, qui ne veut pas mordre le loup, qui ne veut pas tuer la chèvre, qui ne veut pas manger l’herbe, qui ne veut pas me nettoyer le bec, que j’ai sali et je ne peux pas aller au mariage de l’oncle Perico.
Et la mort dit :
— Très bien.
Alors, la mort s'approcha du forgeron, qui courut casser le couteau, qui s’empressa de piquer l’âne, qui se précipita pour boire l’eau, qui se jeta pour éteindre le feu, qui vola pour brûler le bâton, qui roula pour frapper le chien, qui accourut pour mordre le loup, qui bondit pour tuer la chèvre, qui se jeta sur l’herbe, qui se dépêcha de nettoyer le bec du coq Kirico, afin qu’il puisse aller au mariage de l’oncle Perico.
Mais comme il avait perdu tant de temps, il arriva en retard, quand il ne restait plus de viande. Et quand ils virent un coq si magnifique… Ils le tuèrent sur-le-champ et le mirent dans la marmite.
Et tout le monde mangea, sauf moi !