Conte-énigme
comptage nombres premiers raisonnement spatial
calculer raisonnement multiplicatif
Commentaire pédagogique : Prendre le temps de réfléchir, dans chaque cas, à la façon dont on pourrait répondre, pour partager une oie ou cinq oies en 6, de façon acceptable. En réalité, à chaque fois, la part gardée par la jeune fille est tout à fait conséquente, la carcasse et les 2/5.
Résumé : Une jeune fille se rend au château pour offrir une oie rôtie au roi. Celui-ci lui demande de la diviser en six parts équitables (pour le roi, la reine, les deux princes et les deux princesses). Elle trouve une astuce et y parvient. En récompense, elle reçoit de l'or.
Son voisin apprend qu'elle a reçu une récompense et offre cinq oies rôties au roi. Celui-ci lui demande également de les diviser en six parts équitables. Le voisin n'y parvient pas. Le roi fait appel à la jeune fille, qui réussit de nouveau et reçoit une seconde récompense.
Il était une fois une famille de paysans. C’était la veille de Noël et la mère voulait faire un plat spécial pour ses enfants. Ils étaient pauvres et n’avaient qu’une oie. La mère la fit rôtir malgré tout. Quand la plus jeune des enfants rentra à la maison, elle sentit l’odeur de l’oie et dit à sa mère :
– Tu n’aurais pas dû tuer l’oie pour nous ! Donne-la moi, je vais l’offrir au roi.
L’enfant alla jusqu’au château avec son oie rôtie et la présenta au roi en disant :
– Voici un cadeau de notre famille pour vous qui êtes si bon avec nous.
Le roi regarda la petite fille et dit :
– J’accepte ton cadeau, mais dis-moi : Comment partager cette oie en six parts équitables pour la reine, mes deux fils, mes deux filles et moi-même ?
La fille réfléchit, demanda un couteau, coupa la tête de l’oie et dit :
– Pour vous mon roi, qui dirigez le royaume, voici la tête de l’oie.
Puis, après avoir coupé le cou de l’oie :
– Vous ma reine qui soutenez le roi, et qui commandez aux serviteurs, jardiniers, cuisiniers, voici le cou.
Puis ayant coupé les deux pattes :
– Pour vous, mes princes, qui allez parcourir le monde, une patte chacun.
Et ayant coupé les deux ailes :
– Pour vous, mes princesses, qui allez vous envoler et partir de ce château pour faire votre vie, une aile chacune.
Et elle termina :
– Et le reste des plats royaux étant pour les pauvres, je prends le reste de l’oie !
Le roi la regarda, puis éclata de rire et dit :
– Tu es maline ! Tiens, pour ton inventivité, je te donne un sac d’or.
Et elle repartit avec les restes de l’oie et un sac d’or.
Sur le chemin du retour, elle rencontra un voisin qui vit son sac d’or. Intrigué, il lui demanda où elle l’avait eu. Elle lui dit qu’elle avait offert une oie au roi et que le roi lui avait donné le sac d’or en récompense. Le voisin repartit en courant chez lui et dit à sa femme
– Fais cuire cinq oies, c’est pour le roi !
Il apporta les oies au roi et à la reine :
– Majesté, pour vous remercier de votre bonté, je vous offre ces cinq oies rôties.
Le roi pensa « qu’est-ce qu’ils ont avec les oies cette année ? ». Puis il lui dit :
– Merci. Dis-moi, comment partager ces cinq oies en six parts équitables ?
Le voisin réfléchit, mais ne trouva pas.
Le roi fit alors venir la petite fille. Elle réfléchit et dit :
– La reine, vous et une oie, ça fait trois. Vos deux fils et une oie, ça fait trois. Vos deux filles et une oie ça fait trois. Quant à moi, je prends le reste ! Les deux oies restantes et moi, ça fait également une part de trois !
Le roi ouvrit de grands yeux puis éclata à nouveau de rire et offrit deux sacs d’or à la petite fille. En partant, elle donna l’une de ses deux oies au voisin et rentra chez elle.
Cette année-là, comme les suivantes, chez les paysans, le repas de Noël fut joyeux.